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Investment, enterprise and development Commission

Investment, Enterprise and Development Commission, 9th session  -  22 November 2017

Palais des Nations, Geneva, Room V

La 9ème Commission sur les investissements, l’entreprise et le développement organisée par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement (CNUCED) se tenait au Palais des Nations du 20 au 24 novembre dernier. Le but étant de trouver des solutions afin que le programme 2030 sur le développement durable soit atteint partout dans le monde, y compris dans les pays en développement. L’ONU a dressé en 2015 une liste de 17 objectifs à remplir pour 2030.

[1]

Le Programme 2030, que l’ONU s’est fixé, doit nécessairement tenir compte des pays en développement afin qu’ils améliorent leur gestion dans les domaines de la technologie et de l’innovation, dans le but de pouvoir travailler avec les pays avancés. La Commission a pour but « d’aider à établir des partenariats internationaux efficaces aux fins de l’apprentissage et du développement des technologies ainsi qu’à mettre en évidence des méthodes innovantes pour promouvoir l’accès aux technologies en vue de la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) ».

Lors de ces 4 jours, plusieurs sujets ont été abordés. Tout d’abord, il y a eu la lecture des rapports des réunions d’experts :

  1. Rapport de la Réunion d’experts pluriannuelle sur l’investissement, l’innovation et l’entreprenariat pour le renforcement des capacités productives et un développement durable sur sa cinquième session
  2. Rapport du Groupe de travail intergouvernemental d’experts des normes internationales de comptabilité et de publication sur sa trente-quatrième session.

Ensuite, les participants se sont penchés sur les décisions et actions mises en œuvre par les entreprises. Le sujet principal était l’investissement et le développement des entreprises comme catalyseurs de la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030. Ils se sont intéressés aux investissements, aux entreprises et aux technologies de l’information et de la communication. Nous avons assisté à cette dernière partie et nous tenterons, dans les lignes qui suivent de résumer les grands points qui sont ressortis de cette conférence. Enfin, ils ont présenté le rapport intérimaire sur la promotion et le renforcement des synergies entre les trois piliers (Investissement, entreprise et développement).

Entreprise et technologie de l’information et de la communication

Tout d’abord, les grandes lignes de l’agenda 2030 pour les technologies émergentes nous ont été présentées. Les technologies émergentes présentent des caractéristiques en accord avec l’agenda 2030 :

  • Evolution rapide et court cycle d’adaptation.
  • Couts moindres et vaste choix.
  • Innovation scientifique et technologique plus ouverte aux collaborations.
  • Nouvelles formes de travail.

Mais les technologies émergentes posent aussi des questions en matière de politiques à suivre et à adopter. Ces politiques devraient viser à avoir un impact sur les conditions économiques et à guider le changement social. En effet, les nouvelles technologies présentent des risques d’exclusion sociale mais aussi un risque d’obsolescence industrielle programmée. Il faut également penser à se doter de politiques en matière de droits fondamentaux : capacité d’absorption, capacité d’innovation, capital humain, apprentissage technologique. Bien sûr, et nous le verrons par la suite grâce aux interventions des entreprises, il faut que les politiques supportent les firmes innovantes : réseautage, clusters, parcs technologiques, accélérateurs, finance. Renforcer l’éducation et les formations est également important : compétences technologiques, égalité des sexes. Il faut également penser à construire des liens domestiques et internationaux. Ensuite, il faut également se pencher sur une politique d'innovation de la demande : approvisionnement public, régulation, politiques des consommateurs, innovation ouverte. Il faut aussi penser à la collaboration internationale. Les nouvelles technologies créent de nouvelles opportunités. On a besoin de mobiliser des ressources de manière novatrice. Enfin, un nouveau cadre légal pour les innovations des ODD est à prévoir avec des solutions spécifiques, inclusif, qui tient compte des pauvres, social, pieds sur terre mais digitalement active, ouverte, avec des innovations collaboratives et une innovation des politiques 3.0.

Il est désormais temps de se poser les bonnes questions afin que le débat puisse être enrichissant pour chacun. Quels sont les grands challenges, bénéfices, leçons que nous pouvons tirer en adoptant des technologies avancées ? En matière de collaboration internationale, qu’est ce qui fonctionne et qu’est ce qui ne fonctionne pas par rapport aux pays développés, pays les moins avancés et les ODD ? Comment impliquer toutes les parties prenantes dans le challenge des innovations scientifiques et technologiques des ODD ? Comment est-ce que les organisations internationales peuvent-elles mieux appréhender les challenges des ODD avec la perspective des innovations scientifiques et technologiques ?

Les quatre entreprises présentes afin de nous présenter leur manière de traiter les ODD en matière d’innovation et d’entreprenariat étaient : Safemotos , Taka Solutions, BeeOdiversity et Northwood Environmental.

Grâce aux progrès réalisés dans les technologies de traitement, ils recyclent les déchets plastiques afin de réduire l'empreinte carbone de la Zambie. Des produits nouveaux et durables sont créés à partir des déchets collectés, ce qui réduit les coûts et augmente l'accessibilité financière pour les populations locales. Ils collectent des déchets plastiques provenant de partout dans la ceinture de cuivre : cantons, les parcs, les rues, les bars. Une fois collectés, ils effectuent un tri avec du personnel qualifié et local. Une fois triés, ils sont envoyés à l'équipe de traitement qui s'assure que les matériaux sont nettoyés et recyclés. À la fin du processus, ils utilisent les matériaux pour créer de nouveaux produits passionnants qui sont non seulement durables mais aussi abordables.

Dans quelle mesure essayent-ils d’atteindre les ODD ?

Northwood Environmental s’attaque aux ODD 1, 2, 5, 9, 12, 14, 15, 17. Ils offrent aux habitants en Zambie des options commerciales lucratives pour collecter les déchets de tous les coins du pays. Ils achètent ensuite ces matériaux auprès des représentants à des taux lucratifs. Avec cela, les hommes et les femmes peuvent ajouter un revenu durable à leurs emplois existants ou se consacrer à l'exploitation de leur propre entreprise de collecte. Avec une économie en croissance et une grande concentration sur l'exploitation minière, la gestion des déchets deviendra une menace majeure pour le bien-être de la société et des personnes qui y vivent. Si les entreprises peuvent maintenant commencer à gérer activement leurs déchets et chercher des moyens de protéger l'environnement, cela pourra éviter une catastrophe majeure.

  • SafeMotos – Mr. Peter Kariuki Wakaba (Kigali, Rwanda)

Il s’agit d’une application pour les transports en moto à Kigali, du type Uber. Les fondateurs sont partis du principe que 80% des accidents à Kigali impliquent des motos. En effet, Après le VIH / SIDA, le nombre de décès en moto est le deuxième plus grand tueur de l'Afrique. Au Rwanda, un automobiliste est 700 fois plus susceptible d'être tué dans un accident qu'au Royaume-Uni. Leurs chauffeurs sont équipés de smartphones qui envoient des données sur leur conduite. Ils peuvent alors distinguer les bons conducteurs et ne garder que ceux qui conduisent le mieux.

Dans quelle mesure essayent-ils d’atteindre les ODD ?

SafeMotos s’attaque aux ODD 5, 8, 11. De plus, les conducteurs sont des partenaires et amis. Ils veulent leur donner la possibilité de faire partie de la classe moyenne. Ils reçoivent des cours de management afin de mieux gérer leur argent et leurs gains.

  • BeeOdiversity – Mr. Michael Van Cutsem (BE)

La mission de BeeOdiversity est de développer des projets et de prodiguer des conseils visant à favoriser la biodiversité, la diversité alimentaire et le bien-être de tous par le biais de la préservation des pollinisateurs, avec une approche globale, innovante et scientifique tout en fédérant et en sensibilisant l’ensemble des acteurs concernés (sociétés, particuliers, agriculteurs, scientifiques, apiculteurs, institutions publiques). La préservation des pollinisateurs et de la biodiversité nécessite un engagement et une collaboration de toutes ces communautés d’acteurs. Le projet s’inscrit dans la mouvance de l’entrepreneuriat sociétal, c’est-à-dire l’entrepreneuriat au service de l’intérêt général. BeeOdiversity est donc une société commerciale mais sa finalité principale est sociale et environnementale. Les valeurs de BeeOdiversity sont : Durabilité, innovation, globalité et intégrité.

Dans quelle mesure essayent-ils d’atteindre les ODD ?

BeeOdiversity assure s’attaquer à toutes les ODD. 

Taka Solutions déploie les dernières technologies et l'ingénierie pour fournir des solutions énergétiques complètes afin d’améliorer les dépenses énergétiques des bâtiments en réduisant l'impact du carbone et en économisant de l'argent, le tout en utilisant un modèle innovant de paiement à partir de l'épargne. Les contrats de performance énergétique permettent d'être entièrement payées grâce aux économies générées par les améliorations. En faisant cela, ils réduisent les dépenses énergétiques du bâtiment, améliorent la qualité de l'air, l'environnement et améliorent la valeur globale de l'actif sans dépenses en capital pour le client.

Dans quelle mesure essayent-ils d’atteindre les ODD ?

Taka Solutions s’attaquent aux ODD 3, 6, 7, 8, 9, 11, 13, 15.

Enfin, les 4 entreprises présentes ont profité de leurs présentations pour demander des investissements étrangers. Plusieurs pays se sont d’ailleurs montrés favorables et ont pris des contacts.

 

[1] http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/